Ollivier Ruca

ARTISAN DE MOTS

DESSEINS DE VIE

PAS PERDU


Quand tu perds tout espoir que ça vire au cauchemar

Que tu perds ton boulot sale temps pour le prolo

Quand ta carte est bouffée envolé le chéquier

Que fleurit l’impayé et que sonne l’huissier


Quand tu fais les promos pour remplir le frigo

Qu’il faut faire les cageots le moral à zéro

Que tu peux plus casquer pour raquer tes médocs

Que tu es dans le club les paumés on s’en moque


C’est pas perdu pour tout le monde


Quand le gaz est coupé comme l’électricité

Que tu mises au loto pour payer tes agios

Quand tu crois maîtriser mais que tu es gibier

Que vient l’impôt sur l’air et le bonheur sur terre


Quand le seul horizon c’est d’être exproprié

Qu’il faut toujours payer ce putain de loyer

Que tu es un otage comme un rat est en cage

Que tu peux pas goûter le morceau de fromage


C’est pas perdu pour tout le monde.

25€

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TANGUY


Tanguy enfant de Tabarly

Fils du lac bleu du cap d’Erquy

Irais-tu encore sur les flots

Avec moi comme premier matelot

Dans le port de Bonifacio

Ou au large d'Acapulco ?


Affalerais-tu battu ta toile

La mer étant ta seule étoile

Pour aller nager sur des eaux

Du Capricorne à Santiago ?

Me passerais-tu encore la barre

Quand nous avons été surpris

Bien au large de Karachi

Entre le Cancer et Portsambar ?


Tanguy sacrée maudite girouette

Vieil habitué des bannettes

Irais-tu encore sur les flots

Avec moi comme premier matelot

Dormir sur la plage de la Digue

Ou dériver vers l'Atlantide ?


Renoncerais-tu à cette femme

Celle qui te donne une vague à l'âme

Pour t'envoiler vers Santander

Puis traverser les hémisphères ?

Me ferais-tu toujours ces moues

Ces boudins gamins de jeune loup

Quand je me prenais dans les bouts

En m'apitoyant sur Beyrouth ?


Tanguy mon sacré vieux loup de mer

Vieux flibustier des bars à bière

Ces souvenirs ne sont qu'à nous

Et si jamais ça fait des remous

Si tu mets les voiles dans ta tête

Laisse-toi repartir de Dahouët

Et nous irons voir l'Atlantide

À coup de verres que l'on vide.

EXTRAITS